| REPORTAGE FERRARI - FIORANO - VISITE GUIDEE |
 | Ferrari - Fiorano Reportage au Saint des Saints guidé par Olivier Thibaud |
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Fiorano Modenese abrite la piste privée de l'écurie de F1 Ferrari.
Construite en 1972, la piste de Fiorano est l’une des deux que possède la Scuderia. Fait unique: cette piste d’essais est située juste à côté de l’usine Ferrari, ce qui permet donc aux pilotes de la Scuderia de tourner autant qu’ils le souhaitent...
Et autant dire que n'y pénètre pas qui veut!
Alors, lorsque j'ai reçu un appel téléphonique pour m'inviter à Fiorano...
Dans un premier temps j'ai réservé ma réponse.
Cinq minutes plus tard, un second appel me rappelait à l'ordre : « Vous êtes cinquante journalistes du monde entier, dont seulement trois Français, à être invités. Et une invitation à Fiorano ça ne se refuse pas! »
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Message reçu: je devais donc exécuter l'ordre !
Et quel était l'objet de cette visite? Le centre de calcul (!) de la soufflerie "numérique" de Maranello dédiée à la F1 (la soufflerie réelle, celle du célèbre architecte Enzo Piano - qui a par ailleurs réalisé le Centre Pompidou à Beaubourg - s'élevant à quelques centaines de mètres de là - voir la photo à gauche).
Et là, arrivé sur place: déception! Le centre de calcul est une sorte de long couloir rempli d'armoires grillagées gris anthracite.
Une climatisation sophistiquée et assourdissante a pour charge de rafraîchir dans une atmosphère polaire les quelque 15 000 processeurs AMD (concurrent d'Intel) qui travaillent en parallèle.
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La tâche de ces calculateurs (dont la puissance pour la recherche automobile double quasiment chaque année) est d'optimiser l'aérodynamique de chaque voiture de course et en particulier les ailerons étudiés spécifiquement pour chaque circuit.
Ces derniers sont réalisés immédiatement après en quelques heures par procédé de prototypage rapide - une technique sophistiquée qui n'a guère plus de vingt ans d'âge.
Tout ceci permet des gains de temps considérables pour la mise au point des Formule 1.
Et la piste même de Fiorano, le mythique circuit de Fiorano?
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C'est "Le" circuit sur lequel toutes les Formules 1 de Ferrari, mais aussi tous les nouveaux modèles grand public, sont développés.
Un circuit conçu spécialement pour reproduire toutes les difficultés possibles que peut rencontrer une automobile ultra-sportive.
Visite technique terminée, je quitte le centre de calcul de Maranello en direction Fiorano, tout près de là.
Ce n’est pas tous les jours que j’aurai l’occasion de franchir le grand portail métallique de Fiorano.
Je le franchis donc et pénètre ensuite dans le court tunnel situé dans le prolongement de l’entrée et qui passe sous la piste.
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Puis je tourne à gauche pour passer devant la maison même d’Enzo Ferrari, une robuste bâtisse blanche aux volets rouges.
Devant la maison, une petite statue en bronze de la Vierge Marie fixée sur une colonnette de granit: un souvenir de la visite que fit le pape Jean-Paul II le 4 juin 1988, peu de temps avant que ne s'éteigne à Modène Enzo Ferrari (le 14 août exactement).
Face à la maison d’Enzo Ferrari, une Formule 1 montée sur un socle d'asphalte côtoie l’avion de chasse rouge F104 frappé du célèbre cheval cabré noir (« Il cavallino rampante ») (1) contre lequel Gilles Villeneuve fit une course mémorable au volant de sa Formule 1.
La Ferrari ayant gagné cette course peu banale, l’armée de l’air italienne offrit par la suite cet avion en souvenir de ce duel.
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Un autre détail: la petite place située devant la maison d'Enzo Ferrari se nomme "place Michael Schumacher", en l’honneur du pilote qui a remporté le plus de championnats F1 pour la Scuderia.
Pour l’anecdote, chaque rue de l’usine Ferrari porte également le nom d’un vainqueur du championnat de Formule 1 sous les couleurs du cheval cabré...
La salle de conférence Enzo Ferrari
Entre la maison d'Enzo Ferrari et la salle de conférence se situe le paddock dans lequel les F 1 sont préparées et modifiées avant de tourner sur le circuit. Cet espace permet aussi de suivre sur écran tout ce qui se déroule sur la piste et de contrôler les données télémétriques, mieux que lors d’un grand prix.
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Une bonne dizaine de personnes officie dans un silence que ne vient troubler que le bruit des moteurs.
Après une rapide visite au paddock (chut, c'est interdit aux visiteurs!), je pénètre dans la salle de conférence Enzo Ferrari.
A votre avis, quel objet décoratif est-il accroché sur le mur principal de la salle? Une F1, bien sûr!
Et à l'entrée, une grande photo noir et blanc représente Enzo Ferrari en 1920. Il pilote alors une Isotta Fraschini 4500 Grand Prix 1914. Il est alors âgé de 22 ans. (« If i had to say that when i started, I thought of making more than just one car. I would be lying... », c'est à dire « Si je devais dire que quand j'ai commencé je pensais fabriquer plus d'une seule voiture, je mentirais... »).
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Dans l'espace restauration de la salle de conférence, tout objet porte la marque du cheval cabré noir, depuis la tasse jusqu’aux sachets de sucre, en passant par les gobelets.
Et même... les cure-dents! En effet, à l'heure du déjeuner, j'ai pu en obtenir quelques uns de la main d'un maître de d'hôtel qui me les a discrètement glissés avec un geste de conspirateur maffieux.
Discrètement, je me suis ensuite éclipsé...
Puis, direction la petite tribune attenante à la salle de conférence.
Là, seul et tout à mon aise, je peux admirer les F1 qui tournent en prévision d'un prochain Grand prix (Indianapolis, en l'occurence).
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Aux fins de reproduire toutes les configurations de la plupart des circuits de F1, la piste permet de tourner dans les deux sens: elle est conçue comme une sorte d'anneau de Moebius, épousant vaguement la forme d'un huit.
Le circuit de Fiorano
S'il est interdit de prendre des photos lors des essais, il est néanmoins possible de visualiser le circuit à partir d'une photo satellite proposée par Google sur le lien suivant: Google Fiorano
Comme je l'ai dit plus haut, le circuit de Fiorano est la piste d'essais privée appartenant à Ferrari aux fins de tests et de développement.
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Il est situé près de la ville italienne de Maranello.
Construit en 1972, il fait 8,4 mètres de large et 3 021 mètres de long. La vitesse moyenne au tour pour une F1 est de 160 km/h, pour une vitesse maximale de 290 km/h.
En tant que piste d'essais et de tests, sa configuration particulière permet de reproduire les conditions de course de la plupart des circuits de Grand prix. Il est équipé d'une télémétrie de pointe et d'un grand "Skidpad" (2) pour tester les pneumatiques.
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Outre les F1, le circuit de Fiorano est également utilisé pour tester systématiquement toutes les voitures (tant Ferrari que Maserati) sortant d'atelier aux fins d'être livrées aux clients.
Pour mémoire, la Ferrari 599 GTB Fiorano porte le nom de ce circuit.
Les records du tour:
- pour la F1, il est détenu en 55,999 secondes par Michael Schumacher sur une Ferrari F2004 en 2004;
- pour une voiture client, c'est la Ferrari 430 Scuderia avec un temps d'une minute et 23,9 secondes en 2007.
Tel est Fiorano, le lieu où naissent les voitures de légende.
Au pied même de la maison d'Enzo Ferrari !
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| © Texte et Photos Olivier Thibaud - Carissime - L'Info Automobile - Reportage publié le 02 12 2010
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(1) Francesco Baracca (né le 9 mai 1888 à Lugo, (Ravenne), décédé le 19 juin 1918 à Nervesa della Battaglia, (Trévise) fut le meilleur pilote de chasse italien de la Première Guerre mondiale.
Il avait fait peindre sur les flancs de son chasseur Nieuport 11 un cheval cabré noir (« Il cavallino rampante »).
Au total, il a participé à 63 combats aériens et a abattu 34 appareils ennemis se plaçant ainsi comme l'as des as italiens devant Silvio Scaroni avec 26 victoires.
Sa réputation de bravoure chevaleresque fit passer le nom de « baracca » dans le langage courant..
Mais le 19 juin 1918, alors que la bataille du Piave faisait rage, il fut tué lors d'un vol de harcèlement à basse altitude au-dessus des positions autrichiennes. La « barraca » avait pour une fois abandonné Francesco Baracca !
(2) Un Skidpad est une grande piste circulaire de 300 pieds de rayon (environ 100m), utilisée pour de nombreux tests de maniabilité des voitures. Le test le plus courant consiste à tester l'accélération latérale mesurée en "g".
Le test est conduit sur cette piste avec une voiture dont la vitesse augmente progressivement jusqu'à ce que les pneus extérieurs à la piste commencent à glisser. A ce moment, on sait que la vitesse de la voiture ne peut augmenter sans que la voiture ne sorte du rayon de la piste. La vitesse de la voiture est alors enregistrée. La formule de calcul de la force centripète permet alors de déduire la force "g" latérale maximum que peut "encaisser" la voiture.
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